lundi 29 juin 2009

Au pied du chateau des Baux


Une période de jeu plutôt négligée, un conflit pratiquement méconnu, une documentation quasi inexistante, de petits contingents d'origines diverses et pour finir un contexte régional voire local...
A priori voilà de quoi me séduire....C'est le projet qui m'anime entre quelques séances de maçonnerie et de paysagisme...Voici donc venir sur ma table de travail le XII° siècle et les Guerres Baussenques.
Allez, un peu d'histoire avant les vacances...
Les Guerres Baussenques(1144-1162) qui bien qu'ayant duré moins de vingt ans au milieu du XII° siècle a gardé une place importante dans la mémoire collective provençale. Elles sont, pour reprendre des notions propres à notre monde contemporain, le symbole de la résistance de la Maison des Bauxdes Provençaux , à l’occupant Catalan.
Plus prosaïquement, et pour s'éloigner d'une approche idéologique contemporaine, l'origine de ces guerres se situe à la fois dans la rivalité qui oppose les seigneurs de Toulouse à la maison de Barcelone. Les problèmes successoraux de la dynastie des comtes de Provence et les ambitions d’une autre grande famille provençale, la Maison des Baux, vont être à l'origine du déclenchement de la guerre.
Arrêtés vers le sud, par les territoires sous domination musulmane, les comtes catalans tournent leurs ambitions vers le littoral méditerranéen où leur volonté d'expansion finit par se heurter à la maison de Toulouse.
A cette lutte d'influences se rajoute des problèmes successoraux relatifs au comté de Provence entre l' ambitieuse maison des Baux et celle de Barcelone.
le Midi de la France se divise alors en deux clans.

D'une part, la maison de Barcelone, soutenu par son frère aîné, ainsi que par les vicomtes de Carcassonne, de Béziers et de Nîmes, d'autre part, celui soutenu par les Toulousains, le comte de Foix, les affiliés des Baux, la ville d'Arles (du moins jusqu'en 1150) et même les Gênois...
Dès le début de 1147 la maison de Barcelone en guerre avec Raimond des Baux soutenu par les arlésiens, emporte un succès décisif probablement aidé par l'absence du Comte de Toulouse parti en croisade. Cette défaite convainc Raimond de composer et l'incite à négocier avec Barcelone. Malheureusement pour lui , pendant les négociations, il meurt en Espagne avant la signature du traité de paix.
Etiennette, et ses quatre fils : Hugues, Guillaume, Bertrand et Gilbert sont amenés à renoncer à leurs droits sur le comté de Provence.
Le traité mettant fin à cette première campagne militaire est signé à Arles en 1150.Mais, moins de cinq ans plus tard, Etiennette et ses fils relancent le conflit en 1155. Allié au comte de Toulouse, Hugues des Baux obtint un premier succès d'ordre diplomatique : il reçoit de la part du puissant empereur germanique Frédéric Barberousse, la confirmation des titres de sa maison.
Mais les hostilités une fois encore tournent à sa confusion. La maison des Baux doit s'avouer battue (1156) et s'engage à céder le château de Castillon et diverses places fortes.
Le château des Baux, siège de la famille, et quelques autres citadelles provençales sont conservées.Enfin, en 1162, lors du troisième et dernier conflit, les Catalans remportent une victoire définitive sur leurs adversaires. La maison de Barcelone fait reconnaître sa victoire militaire par les chancelleries et la noblesse européenne.
Le château des Baux est rasé, le territoire avoisinant ravagé.

J'avais au fond d'un carton, quelques belles figurines Crusader de la gamme El Cid.
Ces figurines ont le mérite d'avoir un aspect typiquement méditerranéen. En effet, il semble, selon les dernières recherches archéologiques, iconographiques et textuelles, que les usages vestimentaires dans les pays de langue d'Oc étaient assez radicalement différents de ceux de langue d'Oï.
En ce qui concerne les "miles" (chevaliers) et les "pedes" (ceux qui combattent à pied), l'usage du bouclier rond, du heaume à nasal a perduré bien plus longtemps que dans les régions plus septentrionales et l'influence vestimentaire des autres contrées méditerranéennes est très présente.
Néanmoins, le projet va avancer tout doucement. L'essentiel de mon énergie est absorbée par la réalisation de décors à l'échelle 1/1, et il faut bien avouer que le mélange de 9 tonnes de sable avec une palette de sacs de béton, provoque parfois la flemme de soulever mes pinceaux quand tombe le soir...